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Qu’est-ce que la “nécessité” pour les juristes ? Notion faussement familière, irriguant l’ensemble des discours juridiques, elle tend communément à accompagner des rhétoriques de légitimation. Selon les cadres et les contextes, elle peut avoir pour objet de justifier une norme ou décision juridique, mais aussi la commission d’un acte illégal – à l’image du fameux « état de nécessité » –, ou d’une pratique illicite. Ces usages divers de la nécessité, dans les réceptions comme dans les réticences – voire les rejets – dont elle peut faire l’objet, permettent de jeter un éclairage particulier sur les fondations du droit, invitant à réfléchir sur le rôle qui lui est attribué dans différents espaces juridiques. Les textes réunis dans ce volume analysent, sous différents angles, la mobilisation, dans et par le droit, de la notion de nécessité. Ces travaux ont d’abord été présentés et discutés dans le cadre de tables-rondes au cours d’une journée d’étude organisée au sein de la Faculté de droit de Grenoble (Université Grenoble Alpes). Revendiquant une pluridisciplinarité interne à la discipline juridique (philosophe du droit, historienne, publiciste, pénaliste, civiliste ou européaniste, universitaire et magistrat), ces approches ont pour fonction d’inviter les juristes, depuis l’espace académique francophone, à réfléchir sur la manière dont la référence à la « nécessité » imprègne leurs imaginaires comme leurs pratiques, questionnant, derrière les usages d’une notion banalisée, les positionnements de chacun·e.