Prix public : 41,41 €
Fruit d'un colloque tenu à Genève en novembre 1994 à l'occasion du bicentenaire de la mort de Cesare Beccaria (1738-1794), ce livre rassemble une quinzaine d'études originales rédigées par des spécialistes européens de l'histoire du droit pénal, ainsi qu'une traduction inédite de Beccaria commencée par Maine de Biran. Dans son ouvrage fameux, Des délits et des peines, paru en italien en 1764, Beccaria propose que la mesure de la peine ne soit pensée qu'en terme d'utilité sociale et non plus comme la vengeance arbitraire du souverain. Commenté aux quatre coins de l'Europe, nourrissant une nouvelle culture de la pénalité faite d'égalitarisme social, de criminologie empirique, de médecine légale naissante et de réforme institutionnelle, ce traité participe à la construction d'une forme de modernité pénale qui est la nôtre. Comme le montrent les études juridiques et historiques publiées ici, la réception de Beccaria dépasse largement l'Italie du XVIIIe siècle et retient l'attention de juristes ou magistrats anglais, allemands, danois, espagnols, français, hollandais suédois ou encore suisses. Outre l'Europe du despotisme éclairé, les philosophes, tels Voltaire ou Diderot en France, sont unanimes à saluer Beccaria. En éditant à la fin du XVIIIe siècle un best-seller invitant à repenser le droit de punir dans un langage «philosophique» que les non-pénalistes pouvaient discuter, Beccaria mettait à l'ordre du jour l'impératif de la démocratie moderne en plaidant pour un droit pénal qui garantisse la liberté dans une cité juste.Articles de M. Porret, B. Bertossa, J.-R. Tronchin, B. Baertschi, C. Blamires, M.A. Cattaneo, C. Larrère, P. Lascoumes, R. Pasta, A. Risco, N. Röthlin, M. Sbriccoli, D. Tamm, N. Dyonet, B. Garnot, X. Rousseaux, V. Barras et A. Pastore.