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À l’époque impériale, les inscriptions gravées sur les bases de statues, dans le contexte institutionnel des honneurs civiques, définissent parfois l’individu honoré par des qualificatifs élogieux qui, ajoutés à son nom, prennent une valeur officielle. Ces titres honorifiques, d’origine et de nature variées (« bienfaiteur », « fondateur », philopatris, philosebastos, « fils de la cité »…), distinguent alors leurs détenteurs de ceux qui en sont dépourvus et participent à construire ou refléter les hiérarchies sociales. Ils expriment les valeurs qui fondent les sociétés civiques sous l’Empire romain, largement façonnées par la pratique de l’évergétisme. Cet ouvrage propose une étude de l’histoire et du fonctionnement de cette modalité particulière du discours d’éloge. Se fondant sur le dépouillement systématique de quelque 30 000 inscriptions d’Asie Mineure, il développe une approche quantitative visant à établir la distribution chronologique, typologique et géographique des titres honorifiques, tout en éclairant leurs procédures d’attribution et leurs contextes d’usage. L’institution des titres apparaît à la fois comme un puissant vecteur de l’unification culturelle du monde grec – un processus entamé à l’époque hellénistique mais véritablement achevé sous la domination romaine – et comme un moyen d’expression des identités locales, dans un monde où les communautés continuent d’affirmer leur attachement aux traditions civiques.