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Contraint par la Réforme luthérienne à quitter la Suède, Olaus Magnus (1490-1557), dernier archevêque catholique d’Upsal, vécut en exil plus de trente ans, et mourut à Rome. Sa grande Carta Marina ou Carte « gothique » (Venise 1539) apparaît dans l’histoire de la cartographie du Nord comme un monument d’une beauté inégalée. L’Historia de gentibus septentrionalibus (Rome 1555), dont voici la première traduction française intégrale, peint les sociétés nordiques au plus près de la vie courante, aux prises avec un bestiaire largement ignoré du reste de l’Europe, et parfois monstrueux. Comme dans un kaléidoscope, fragments descriptifs et gravures sur bois se répondent. Chez les Scandinaves (Goths et Suédois, Norvégiens, Danois) se distinguent encore les vestiges d’un lointain et fabuleux passé germanique, dont les Islandais cultivent le souvenir. Au-delà, « sous le pôle », face aux éléments déchaînés, Finnois, Lapons, Groenlandais, Moscovites se révèlent merveilleusement industrieux, ainsi qu’en témoignent dans ce livre la première représentation des « bois recourbés » – ancêtres de nos skis – sur lesquels ils se déplacent « aussi vite que l’éclair ».