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La littérature renaissante accorde une place forte à l’histoire-jugement, soit l’histoire écrite du point de vue de ses acteurs, qui mêle témoignage et commentaire, méditation humaniste sur la fortune et réflexion politique sur les conseils et leurs effets. L’entourage de François Ier espéra que son règne serait ainsi raconté par un Thucydide ou un César français, rôle qui échut à Guillaume Du Bellay, seigneur de Langey (1491-1543). Si ses Ogdoades inachevées furent le fruit d’une réflexion collective (associant Rabelais, Jean Du Bellay, Sleidan), elles sont pourtant profondément originales, comme le révèle l’analyse du Prologue (ici édité) et des fragments des Ogdoades. Leur influence se donne à lire chez Bodin et, plus encore, chez Martin Du Bellay et Blaise de Monluc, tous héritiers de la méthode de Langey. L’ombre de Guillaume Du Bellay s’étend enfin sur les Essais de Montaigne qui, tout en refusant d’écrire l’histoire, la commente en « diligent lecteur » – selon le mot de Langey.