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«Le désir, c'est le désir de l'Autre.» Lacan - inspiré par Hegel, Kojève, Heidegger, Sartre et Lévi-Strauss - a bouleversé la conception freudienne du désir en faisant de l'Autre (le langage, le symbolique) l'ordre qui structure le sujet humain. Mais comment penser l'amour, le transfert, sans ce qui les conditionne et qui échappe au langage : la cause du désir ? Ce déchet, réel, impossible, Lacan en a trouvé l'intuition chez Bataille avec la jouissance comme perte et l'apologie de la souveraineté du désir, «affirmation ultime du sujet» contre toute loi. Effraction du sexuel en soi, négation de l'autre pour se retrouver soi-même, le désir, contradictoire dans toutes ses figures, est par essence tragique. Céder sur son désir serait toujours se trahir. La vérité du désir ne s'entendrait qu'en psychanalyse, récusant l'imposture du discours du maître - le philosophe - qui croit pouvoir dompter cette puissance interne de déséquilibre. Mais Lacan rapatrie la psychanalyse dans le champ de la philosophie, d'où il prétendait l'expulser : il lui emprunte ses concepts, jusqu'à faire de la pulsion une «question d'être». Paradoxe ou retour du refoulé ?