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Henry Maret, un Lozérois né en 1805, mort à la Sorbonne en 1884, annonce en plein XIXè siècle l’esprit libéral de Vatican II. Sous l’influence de Lamennais, Maret, étudiant, s’enflamme pour les doctrines ultramontaines et démocratiques. Prêtre en 1830, il assiste aux conférences de Lacordaire, fréquente le cercle Montalembert, s’agrège à l’une des premières conférences de saint Vincent-de-Paul. En 1841, il se lie avec Doellinger à Munich et découvre le mouvement des idées d’outre-Rhin. Nommé par Mgr Affre à la chaire de dogme de la Faculté de théologie, en Sorbonne, il se dépense, des années durant, pour recruter un corps professoral ouvert aux problèmes du temps, élargir le public aux laïcs, renouveler programmes et méthodes, obtenir de Rome l’institution canonique pour une telle Faculté dans l’Université de France. Ses deux volumes intitulés Du concile général et de la paix religieuse sortent de presse juste avant l’ouverture du concile Vatican I et soulèvent une vive polémique.La méthode théologique de Maret était attentive aux problèmes contemporains, fondés sur l’histoire et la philosophie du dogme. Cet évêque, sacré en 1861, ne cessa de lutter contre la théocratie cléricale. Contre les tendances à la monarchie absolue et à la centralisation romaine, Maret avait demandé, dès 1848, le rétablissement des synodes diocésains, des conciles provinciaux et généraux ; au concile Vatican I, sa thèse du concours de l’épiscopat comme condition normale de l’exercice de l’infaillibilité pontificale fut rejetée ; du moins, le concile ne proclama pas la doctrine de l’infaillibilité absolue, personnelle, séparée, qu’il avait si vivement combattue.Le sens profond du dialogue et une confiance optimiste dans l’évolution du monde ont toujours fait souhaiter à Maret plus de liberté et de concertation dans l’Eglise, un pouvoir plus équilibré, inspiré par l’idéal évangélique du service, un sens de l’unité plus respectueux des protestants, et surtout une conciliation franche entre l’Eglise et la société nouvelle.Tel est l’objet de la recherche de Claude Bressolette, née en février 1934, prêtre du diocèse de Paris, professeur et directeur du premier cycle A de l’UER de théologie et de sciences religieuses de l’Institut catholique de Paris. L’ouvrage présente l’essentiel de sa thèse, soutenue à Paris IV (Sorbonne) en 1975, conçue comme une introduction au cours professé par Maret à la Sorbonne en 1850-51. Annoté et commenté, ce cours, traitant des rapports de l’Eglise et de l’Etat, pourra constituer un volume complémentaire.