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Dans la piété des premiers siècles, le pèlerinage occupait une place dont nous avons peine à nous faire une idée aujourd'hui. Toute une spiritualité y était incluse, que von Campenhausen a bien dégagée dans un opuscule célèbre. L'idée fondamentale en était ce qu'on nomme d'un mot grec à peu près intraduisible, la « xéniteia ». C'est l'état d'esprit et le genre de vie de ces « étrangers et voyageurs sur la terre » que décrit l'épître aux Hébreux, comme les modèles du chrétien qui n'a pas ici-bas de « cité permanente », mais qui est en quête de « celle dont les fondements sont éternels ». Cependant, parmi tous les pèlerinages, celui qui mène à la terre sainte, au pays de la Bible, au pays qui a vu la réalisation de ses promesses, a, évidemment, un sens tout particulièrement lumineux. C'est à la Jérusalem terrestre qu'il nous conduit, mais c'est évidemment l'attente de la Jérusalem céleste, « celle qui est notre Mère », comme le dit l'apôtre, qu'il doit éveiller dans nos âmes. A remettre nos pas dans les pas de Jésus, sur ces chemins qui furent ceux des patriarches et du peuple de l'espérance, c'est dans son « exode » vers le Père, dans la Croix et l'Ascension, que nous sommes spontanément entraînés. […] C'est avec une science très sûre de l'archéologie et de la géographie comme de l'histoire sainte, que M. l'abbé Laporte nous guide. L'édification n'y perd rien, tout au contraire, à ne s'appuyer que sur la vérité. Louis BOUYER, prêtre de l'Oratoire, professeur à l'Institut Catholique de Paris.