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: Ces 153 chapitres sur l’oraison sont attribués à s. Nil dans les manuscrits grecs ; mais les versions syriaque et arabe les attribuent à Evagre le Pontique. Or, les manuscrits syriaques sont de beaucoup antérieurs aux manuscrits grecs. Et surtout les Syriens et les Arabes, séparés de l’Eglise byzantine, n’avaient aucune raison de changer le nom de l’auteur, tandis que les Grecs, après le cinquième Concile tenu à Constantinople en 553, ne pouvaient plus avouer Evagre et devaient le camoufler pour ne pas renoncer à ceux de ses ouvrages qu’ils tenaient à conserver. Ils les firent donc passer sous d’autres noms, surtout celui de Nil. Cette raison, à elle seule, suffirait pour trancher le problème.[…]D’autre part, des éléments essentiels de doctrines néoplatoniciennes sont bien lisibles dans des expressions telles que: épaississement de l’intelligence (50), partager la multiplicité des êtres (57), va immatériel à l’immatériel (66), émigre d’ici-bas (142), etc. La phrase : « renie la chair et l’âme et vis selon l’intelligence » (110) résumerait tel passage des Ennéades (I, 2, 3).En réalité, pour qui sait lire, l’auteur du De Oratione, quel qu’il soit, se montre disciple à la fois des philosophes et des Pères du désert. Comme, cependant, ce traité a été lu, cela va de soi, beaucoup plus par des ascètes et des moines que par des philosophes, l’aspect proprement philosophique a pratiquement passé inaperçu. Quidquid legitur, legitur ad mentem legentis.