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Il était une fois, un artisan qui de ses mains fabriquait des objets admirables. Pour ce faire, utilisait les meilleurs produits, bois, métaux, ou vernis les plus éprouvés en même temps que les plus élégants. Il arrivait que ses voisins viennent bavarder avec lui de son travail. Les voyageurs qui passaient s'arrêtaient quelquefois pour y jeter un regard admiratif. Mais, jamais, nul n'achetait quoi que ce soit… Et mourut l'artisan. Il ne faut pas oublier de dire qu'il fabriquait des voitures à chevaux. L'apologue vaut de la théologie. Il s'agit de sa place dans la cité et du rôle qu'elle y tient. S'il fut un temps où nul ne pouvait se passer d'elle, qu'en est-il aujourd'hui ? Poser la question de manière aussi abrupte ne manquera pas de soulever des objections. théologie n'est-elle point de l'ordre de la «contemplation» c'est-à-dire du domaine du gratuit. Ce qui précisément, au plus haut de l'âme humaine dépasse, et par là même échappe, aux contraintes de l'économie de la vie en société. Clairement ou confusément, les théologiens ont perçu l'enjeu, non seulement ces dernières décennies, mais tout au long de l'avènement des temps modernes, où, domaine après domaine, la société échappa à l'influence des institutions religieuses. L'entreprise d'ajustement s'épuise ainsi d'elle-même. Que faire des voitures à chevaux au temps des transports rapides? À quoi bon le savoir-faire de l'artisan dans des sociétés où - d'une manière inconnue jusque-là dans l'histoire des cultures - se référer à Dieu est non seulement devenu facultatif, mais inutile. C'est la totalité de l'entreprise qui se trouve mise en cause comme telle. Est-il possible de la situer à nouveau dans son point de départ, son développement, son effectivité ? Les études ici réunies s'y emploient sur deux chantiers d'importance: l'Institution et le « Transmettre ».