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A l’époque de l’affaire Dreyfus et des débuts de l’Action française, Charles Maurras a prôné une idée chère à Auguste Comte, celle d’une alliance entre positivistes et catholiques. Cette idée s’est trouvée à la base de l’Appel aux conservateurs lancé par le fondateur du positivisme. D’une manière plus générale, Maurras s’était inspiré de la philosophie de Comte pour fonder sa doctrine nationaliste – même si sa propre synthèse subjective se référait à la France plutôt qu’à l’Humanité. Au temps de la loi de Séparation, Marc Sangnier a contesté que le positivisme de Maurras fût compatible avec des principes catholiques dans le domaine politique. Leur polémique en engendra une autre, vers 1910, qui mit en scène de nouveaux protagonistes, en particulier les philosophes Maurice Blondel (dont la réaction se situait dans le prolongement de son chef-d’œuvre L’Action) et Lucien Laberthonnière. Ces derniers ont sévèrement critiqué toute indulgence doctrinale envers l’Action française. Cette étude sur l’idéologie maurrassienne et les réactions catholiques à son sujet aborde des thèmes très variés : la postérité du positivisme d’Auguste Comte, la nature de l’antisémitisme en France au tournant du XXè siècle, la place du nationalisme de Charles Maurras dans l’histoire des idées politiques, le rôle de la séparation de l’Eglise et de l’Etat dans le rapprochement de l’Action française du monde catholique, et l’antagonisme de deux conceptions de l’Eglise. Le débat autour de l’Eglise et de la Nation continue de marquer la vie politique et religieuse jusqu’à nos jours et va bien au-delà du cadre spécifique de la France.