EAN13
9782701014548
Éditeur
Beauchesne
Date de publication
2 février 2005
Collection
THEOLOGIE HISTO
Nombre de pages
566
Dimensions
21,5 x 13,5 x 4,7 cm
Poids
718 g
Langue
fre

Th N°116 - Métamorphoses De L'Antichrist Chez Les Pères De L'Église

Cristian Badilita

Beauchesne

Prix public : 46,00 €

Le mythe de l’Antichrist n’a rien perdu de la fascination qu’il exerce avec l’écoulement du temps. Les mentalités ont certainement beaucoup changé. Très peu de gens ? y compris parmi les chrétiens dits « pratiquants » ? croient encore vraiment à l’apparition, vers la fin de l’histoire, d’un personnage mi-réel, mi-fabuleux, tel qu’il est décrit par la plupart des Pères de l’Église. Mais son image, retravaillée, revalorisée, mise à jour, continue de hanter les esprits, surtout dans les périodes troubles, dont l’histoire moderne n’a pas été épargnée . Au sein de la chrétienté, c’est l’interprétation « collective » et « spiritualiste » qui a finalement eu gain de cause. L’Antichrist n’est plus guère imaginé comme un personnage individuel qui, à un moment précis de la fin des temps, entrera sur la scène de l’histoire (pareille croyance resurgit cependant à chaque moment de crise ). On l’imagine plutôt sous la forme d’une énergie diffuse et insidieuse qui imprègne peu à peu, dès le présent, le tissu de notre existence. Certains l’identifient au progrès technologique et à l’avancée « irraisonnable » de la science ; d’autres à l’individualisme et au pragmatisme du mode de vie contemporain ; d’autres, enfin, au sécularisme généralisé de notre époque. Ainsi, à peu près toutes les facettes de la modernité deviennent l’expression d’une antichristologie up to date. Avant de commencer notre enquête dans l’Antiquité chrétienne, il convient peut-être de s’interroger sur la signification « ultime », selon l’expression de Paul Tillich, dont ce mythe est porteur depuis déjà presque deux mille ans. Que représente-t-il du point de vue philosophique ?S’interroger sur le mythe de l’Antichrist, c’est essayer de repenser, sous un angle inédit, le problème du mal absolu agissant dans l’histoire. Sous un angle inédit, puisque ce mythe imagine pour la première fois et de manière radicale, comme le soulignait Bernard McGinn , le mal absolu incarné dans un être humain. En effet, toutes les religions « traditionnelles » ou « cosmiques », selon la terminologie utilisée par les historiens des religions, expliquent la présence du mal dans le monde par un accident divin, dont l’être humain ne se sent en rien responsable : c’est le cas, pour ne prendre que deux exemples, de la religion grecque, où ce sont les passions des dieux qui se trouvent à l’origine du mal des mortels, ou celui, encore plus évident, de l’hindouisme, où chaque être est censé faire partie d’un engrenage cosmique si parfaitement réglé que toute initiative personnelle est a priori exclue. Pour ces religions « anhistoriques », le mal tient exclusivement de la volonté divine et son existence reste un mystère qui se révèle à travers les événements « naturels » de la vie : les maladies, la guerre, les tremblements de terre, les inondations, la sécheresse, la famine, la stérilité, la mort.
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