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Si l'école de Jules Ferry a été bien étudiée dans le cadre de la France rurale, si les sociologues se sont largement emparés des écoles réputées difficiles de nos banlieues actuelles, l'école républicaine des villes, notamment celle des grandes métropoles urbaines, a peu intéressé les historiens. Grâce à l'exemple lyonnais, ce livre met en avant les actions politiques et les pratiques sociales qui ont façonné l'école urbaine de la Troisième République. Il retrace ainsi l'histoire de cette construction, produit d'une confrontation entre une pluralité d'acteurs : l'État, la municipalité, l'Église, les notables, les institutrices et les instituteurs, les élèves et leurs familles. Les laïcisations précoces des écoles communales en 1879, la construction de groupes scolaires qui transforment profondément le paysage, le développement de services sociaux comme les cantines ou garderies du jeudi, mais aussi la gestion au quotidien des affaires scolaires sont au coeur de la politique scolaire municipale. De même, le suivi des parcours et du travail des enseignants renseigne sur les difficultés du métier en ville, avec ses « usines » scolaires, ses classes bondées, ses élèves absentéistes ou instables. La morphologie sociale des enfants, leur capacité d'adhésion ou de résistance à l'institution scolaire, dessinent ainsi une autre facette de l'école urbaine, loin de la légende dorée de l'école républicaine.