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Comment vivait-on autrefois la solitude ? Le taux alors élevé de la mortalité faisait qu'il était courant de se retrouver seul à un âge encore précoce. De même, la vocation ecclésiastique, l'échec d'un projet matrimonial ou encore la volonté de se dévouer aux siens ont accru le nombre des célibataires. De manière plus marginale, les séparations, formes de divorces avant la lettre, plaçaient la femme dans une situation hors normes, qui lui permettait de recouvrir la pleine administration de ses revenus comme de se pourvoir en justice, ce que lui défendait précédemment l'institution patriarcale ou matrimoniale. Quant à la solitude choisie, elle prenait la forme d'un concept existentiel qui englobait aussi bien la religion que la philosophie et la création littéraire et artistique, au point de devenir un véritable art de penser et de vivre, permettant l'invention ou la réinvention d'une relation à Dieu ou à soi. Néanmoins, du remariage au regroupement entre solitaires, que ce soit dans les hospices ou les institutions, nombreuses étaient les stratégies pour sortir ou accompagner la solitude. À travers les écrits d'ecclésiastiques, de philosophes, de poètes et de mémorialistes, et tout en s'appuyant sur des sources démographiques, notariales et des archives d'hôpitaux, d'institutions d'assistance et de couvents, l'auteur nous propose de parcourir le large spectre que recouvrent les représentations de la solitude comme sa réalité démographique et sociale au XVIIe-XVIIIe siècle.