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Magnifique et fraternel, le printemps arabe n'est pas sorti de nulle part et n'est pas, non plus, déjà achevé. Bien avant 2011, on avait vu les islamistes turcs se convertir à la laïcité, l'Iran censurer la théocratie et sa jeunesse utiliser internet pour hurler sa soif de liberté. Aussi inattendu qu'il ait été, ce printemps s'inscrit dans une longue quête de modernité démocratique à laquelle il faudra encore une génération pour triompher, mais aujourd'hui ? Tout est difficile et incertain. Les caisses sont vides et les tensions sociales immenses. Le chômage s'accroît toujours plus. Ce n'est pas la jeunesse moderniste que les urnes ont placée aux commandes mais des droites traditionalistes et religieuses, issues de l'islamisme. Tout ça pour ça, est-on tenté de dire, mais non ! Quatre dictateurs sont tombés en un an et d'autres suivront. Les islamistes devront continuer d'évoluer à l'épreuve du pouvoir. L'histoire s'est remise en marche, rappelant à quel point l'aspiration à la liberté est universelle et sortant le monde arabe de la funeste alternative entre fanatisme et autocratie. Un autre mur est tombé et voici le récit de sa chute, la chronique de « l'An I des Arabes ».