Prix public : 22,00 €
Les Indiens d’Amazonie actuels sont bien différent de leurs ancêtres précolombiens. Le choc microbien de la conquête européenne a détruit leurs populations : nous contemplons aujourd’hui des vestiges, des sociétés reconstruites après ce cataclysme socio-culturel. À quoi ressemblaient-elles jadis ? Pour l’entrevoir, il faut changer de point de vue et oublier nos préjugés sur ce peuple. C’est ce que nous invite à faire l’archéologue Stéphen Rostain spécialiste – et amoureux – de l’Amazonie. Peuplement, domestication, innovations, échanges à longues distance, rituels funéraires, parures, cannibalisme… autant de pans d’une histoire américaine méconnue sont ici abordés en prenant comme fil conducteur les célèbres travaux d’Hercule. Car, dans la démesure de l’Amazone, les Indiens du passé ont bel et bien accompli une œuvre de géant, digne du demi-grec. Les écuries d’Augias, la biche de Cyrénée ou les pommes d’or des Hespérides renvoient par exemple aux terrassements colossaux réalisés par les Indiens, à leurs innombrables innovations technologiques que l’on pensait autrefois être l’apanage des Andes, ou à cette fameuse « terra preta » dont l’extraordinaire fertilité intéresse de près les agronomes. Quant aux oiseaux de Stymphale, ils sont un symbole, hélas terrifiant, de la chute démographique et du chaos que provoqua la conquête européenne, engloutissant à sa suite une grande partie d’une culture indigène puissamment originale. Ce livre offre un récit fascinant et un véritable voyage scientifique, nourri des connaissances les plus récentes en archéologie, ethnologie, géographie, écologie, botanique, etc. pour en finir avec les idées reçues et découvrir la véritable histoire des premiers habitants de la plus grande forêt du monde. Stéphen Rostain est archéologue. Il est directeur de recherche au CNRS (IMR 8096 « Archéologie des Amériques »). Depuis 30 ans, il fait partie des rares archéologues qui travaillent dans la démesure de la forêt amazonienne. Il a été le premier à découvrir en Guyane des milliers de monticules avant de comprendre qu'il s'agissait de champs surélevés datant de la période précolombienne. Il est l’auteur de plusieurs livres spécialisés.