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Lors de l'été 1982, l'engagemement d'Israël au Liban et les crimes qui lui furent alors reprochés suscitèrent de violentes réactions au sein de l'opinion occidentale. Israël se vit accusé, par les mass-média, de génocide à l'égard du peuple palestinien et ses actes se trouvèrent comparés à ceux des nazis. Dans la presse des pays socialistes comme dans celle des pays arabes, ce genre d'assimilation est monnaie courante depuis la création de l'Etat d'Israël. En Occident, en revanche, comme le montre Léon Poliakov qui étudie surtout ici le cas de la France, une telle entreprise de désinformation a des racines plus profondes. Il fallut une longue et complexe évolution avant que les sympathies dont bénéficia le jeune Etat juif se reportent partiellement sur la cause palestinienne. Deux péiodes, pour l'auteur, jouent le rôle de charnière : 1967 et la guerre des Six jours, lorsque l'image du Juif persécuté fut remplacée parcelle du Juif vainqueur, voire du Juif dominateur, et mai 1968 qui vit une partie de la jeunesse s'enthousiasmer pour les luttes révolutionnaires du tiers monde, plaçant l'O.L.P. sur le même piédestal romantique que le vietnam. La puissance des propagandes soviétique et arabe, relayées de multiples façons à travers le monde entier, fit le reste pour compromettre Israël à l'échelle internationale, et en faire "le Juif des nations". A travers la violence de l'explosion anti-israélienne de l'été 1982, c'est, par le biais de désinformation, à un relâchement des censures qui entouraient l'antisémitisme depuis les persécutions hitlériennes que l'on a en fait assisté. Cet ouvrage de Léon Poliakov, qui se montre aussi brillant polémiste qu'analyste subtil, permet de prendre conscience, avec quelque recul, de ce que dissimulent les passions de l'été 1982.