Prix public : 23,01 €
En 1974, sous la pression conjuguée des insurrections dans la Caraïbe française et des mouvements abolitionnistes en métropole, la Convention affranchir les esclaves et déclare tous les hommes égaux devant la loi. En dépit du rétablissement de l'esclavage par Bonaparte en 1802, cette première abolition a servi de préalable et d'exemple à l'ensemble des combats pour l'émancipation dans les Amériques. La mémoire collective n'a pourtant retenu qu'une date pour l'abolition de l'esclavage : celle de 1848. La première, celle de 1794, est étrangement délaissée par les historiens : même ceux qui s'intéressent à la Révolution française circonscrivent leur regard aux frontières de la France métropolitaine. Ce livre comble un vide : archives, actes notariaux, journaux intimes, témoignages, textes littéraires et récits de voyage permettent à Laurent Dubois de reconstituer, au travers d'une révolte d'esclaves qui eut lieu à Trois-rivières, en Guadeloupe, en 1793, l'histoire oubliée de cette émancipation. En réclamant la citoyenneté républicaine et l'égalité raciale, les esclaves proposèrent un nouveau contenu à l'universalité abstraite du langage des droits. Les insurgés des Antilles dépassèrent ainsi l'imaginaire politique de la métropole. De sorte qu'une partie fondamentale de la culture politique considérée, aux XIXe et XX siècles, comme l'héritage et la propriété unique de l'Europe, est en fait le produit d'un conflit autour su sens de la citoyenneté qui s'est déroulé dans la Caraïbe. Le "modèle républicain d'intégration", qui fonde la culture politique de la France, est né là-bas d'un processus transculturel liant l'Europe, l'Afrique et les Amériques. Laurent Dubois nous le raconte. Ouvrage traduit avec le concours du Centre national du livre et du Secrétariat d'Etat à l'Outre-mer dans le cadre de la librairie de l'Outre-mer.