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La « petite peste » de Napoléon Bonaparte ne consentit qu’avec réticence au mariage de son fidèle Junot, qu’il venait de nommer général de division et gouverneur de Paris, avec la belle Laure Permon. Très lié à la famille de la jeune fille, originaire d’Ajaccio, il aurait préféré voir cette fière descendante des derniers empereurs byzantins épouser l’un de ses frères. Il se montra néanmoins magnanime avec celle qu’il appelait affectueusement « mamzelle Loulou ». Il la dota richement et la combla de ses faveurs. Mais il eut beaucoup à lui pardonner : sa prodigalité, ses extravagances, ses rébellions de femme libre, ses coups de foudre, sa liaison tumultueuse avec le comte de Metternich, ambassadeur d’Autriche à Paris. Cette « petite peste » de duchesse d’Abrantès ne cessa pas de l’irriter mais, charmante, spirituelle, irrésistible, l’empereur lui savait gré d’être l’un des plus beaux fleurons de sa cour. La chute de l’Empire aurait dû signer sa ruine. Il n’en fut rien. Elle rassemblera dans son salon les meilleurs esprits des temps nouveaux : Hugo, Musset, Dumas, Balzac qui fut son dernier amant…