Prix public : 33,90 €
Au regard des années trente et de l'Occupation, la Drôle de Guerre (1939-1940) constituait jusqu'à présent une page blanche de l'histoire intellectuelle du XXe siècle. Cet ouvrage se propose de combler une lacune historiographique, en rappelant comment, par leurs actes, par leurs idées ou par leurs silences, les intellectuels français ont pu appréhender les débuts de la Seconde Guerre mondiale. A la déclaration de guerre, de très nombreux clercs partent sous l'uniforme vivre au front les neuf mois d'attente et d'inaction précédant la défaite de la France. A l'arrière, les plus âgés et les non-mobilisables doivent adapter leur mode de vie aux contraintes des nouveaux temps : couvre-feu, alertes, censure, bourrage de crâne, etc. Pour mener à bien le combat des idées, les pouvoirs publics ont confié la charge de la propagande de guerre française à un écrivain réputé, Jean Giraudoux, qui dirige le commissariat général à l'Information. Une mission périlleuse. Au-delà du ton parfois hermétique utilisé par Giraudoux dans ses allocutions, ce sont les thèmes de la propagande qui apparaissent peu lisibles, qu'il s'agisse de définir l'ennemi, d'arrêter l'attitude à l'égard des neutres ou plus simplement d'énoncer les buts de guerre de la France. Peu sûrs d'eux-mêmes, les intellectuels français nourrissent le débat d'idées de leurs propres divisions. Le discours officiel suscite en effet des oppositions de nature pacifiste, communiste et même germanophile. Lorsque la guerre se réveille le 10 mai 1940, l'Union sacrée des idées n'a pas pu se réaliser.