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La musicologie de la musique arabe est aujourd’hui majeure et riche de ses multiples aspects : acoustique, organologie, histoire des instruments, des pratiques, des systèmes, des œuvres, analyse, systématique, ethnomusicologie des traditions, anthropologie religieuse, sociologie. Elle s’est cristallisée, avec l’œuvre du baron Rodolphe d’Erlanger, le Bourbaki de la musique arabe, autour des préoccupations et des savoirs de son temps, se focalisant sur le rapport de l’échelle générale des sons avec les genres mélodiques.Aujourd’hui, le fondement d’une musique modale ne peut être saisi qu’à travers une intrication entre structure (échelles et éléments scalaires) et mémoire (reconnaissance des motifs, formules, tournures, intonations), que cette musique soit prise à l’échelle de la modalité de l’Islam, de l’ensemble arabo-arméno-chaldéo-turco-persan, du monde « arabo-musulman », de la musique syro-égyptienne ou du mâlouf de Constantine.Formalisée à partir d’une théorie alternative de la modalité arabe, la dimension de la recherche d’Amine Beyhom, dont le lecteur tient le premier volume entre les mains, est non seulement systématique et historique mais spirituelle, souligne François Picard. La pratique de la recherche des textes, des manuscrits, des copies, des éditions, de la lecture, de la traduction, de la comparaison des variantes et interprétations a fait entrer l’ancien ingénieur polyglotte et cosmopolite dans la dimension de l’herméneutique. Toujours rigoureux, souvent enflammé, Amine Beyhom nous propose, entre théorie et pratique, une remise à plat, une actualisation des connaissances, une relecture des ouvrages fondamentaux – mais aussi ceux découverts depuis – ce qui va permettre de saisir, dans un premier temps, le système du maqām en tant que structure.Ce tome, qui peut être également lu comme un exposé chronologique et systématique, inscrit plusieurs interrogations qui forment intrigue : Ne peut-on connaître la zalzalité dès avant Fārābī ? Y a-t-il nécessité que le `ūd ait eu des frettes ? Peut-on diviser l’octave en un nombre d’intervalles qui ne soit ni sept, ni douze, ni vingt-quatre ? Et dix-sept a-t-il fait, ferait-il l’affaire ? L’auteur nous invite, dans cet ouvrage, à un dialogue passionné en forme de munāẓara : une lecture inédite de l’histoire de l’échelle musicale autour de la Méditerranée.