Prix public : 48,00 €
La production de céramique émaillée est sans conteste l'une des manifestations artistiques les plus visibles du monde iranien. Il suffit, en effet, de lever les yeux sur les monuments d'Isfahan ou de Samarkand pour découvrir des coupoles recouvertes de carreaux turquoise, des panneaux polychromes où surgissent, sur fond d'azur, des fleurs de paradis ou des étoiles tombées d'un ciel inconnu. Pour qui pousse la curiosité plus avant, les vitrines des musées (de Sèvres, du Louvre ou du Victoria & Albert Museum de Londres) présentent quantité d'objets en céramique qui rivalisent de variété dans leurs décors, leurs formes ou leurs couleurs au fil des âges et des lieux du monde iranien musulman. Cet ouvrage n'est certes pas le premier à traiter de céramique iranienne. Pour autant, les objets en céramique génèrent de nombreux champs d'investigation : de quelles sources dispose-t-on pour leur étude ? Où et quand les objets ont-ils été fabriqués ? Par qui ? Répondaient-ils à une commande ? Étaient-ils au contraire proposés par l'artisan sur un marché ? Du terrain circonstanciel, nos interrogations s'approfondissent en considérations sociologiques ou scientifiques : d'où provenaient les matériaux qui les composent et quel était leur cout ? Les expériences permettant les découvertes ou les perfectionnements techniques étaient-elles financées ? Selon quels mécanismes ? Quel regard la société de l'époque portait-elle sur l'artisan et que sait-on de lui en somme ? Quels usages, quelles fonctions remplissaient au juste les objets en céramique, et plus largement, quel « sens » avaient-ils ? Les axes de recherche semblent se multiplier à l'infini. C'est l'objet de cet ouvrage que d'apporter des éléments de réponse à ces questions.