Prix public : 30,00 €
Contrairement à la nomenclature d'aujourd'hui du DSM où la dépression est devenue un signifiant à tout nommer, ni la psychiatrie ni la psychanalyse n'en ont fait un terme de structure. La psychologie a repris à son compte ce terme que le discours médical avait lui-même emprunté au latin au XIVe siècle désignant « affaissement, enfoncement ». Avec la naissance de la psychanalyse, dès 1895, Freud définit les états dépressifs comme une « perte de libido » qu'il repère dans les situations de deuil et dans la mélancolie. Cette perte de libido est liée à la perte d'un objet qui concerne aussi bien l'objet aimé, que la perte d'un idéal ou une perte méconnue que le sujet éternisera dans sa plainte ou dans sa litanie mélancolique. Lacan poursuivant le travail de Freud, cerne la perte originelle que le petit d'homme rencontre dès son entrée dans le langage. Son « insatisfaction générique » (Colette Soler) est inhérente à la condition d'être parlant. Le fondement de la clinique psychanalytique repose précisément sur l'écoute et le recueil de ces dits déprimés et se doit de s'orienter dans la structure, au cas par cas, jusqu'au dire de cette perte inaugurale.