Prix public : 32,00 €
La sorcellerie a pris dans l'Afrique contemporaine des formes inédites : enfants sorciers, crimes rituels, vols de sexe, possessions diaboliques. Elle ne renvoie plus à un système organisé de croyances et de pratiques mais plutôt à des imaginaires polymorphes suscités par l'insécurité et l'injustice vécues au quotidien. Laes faits de violence associés aux affaires de sorcellerie témoignent d'une profonde dérégulation normative et exigent des enquêtes situées qui interrogent les chaînes du soupçon et de l'accusation. Cet ouvrage fait le choix d'une approche ethnographique et comparative des diagnostics sanitaires ou religieux et des qualifications judiciaires de la sorcellerie. Les chercheurs sont interpellés comme les juges et les médecins par les processus de pénalisation, sinon de politisation des affaires de sorcellerie. Comment, dans un tel contexte, entrer et se faire accepter en tant que chercheur dans les tribunaux, les Églises, les familles, les entreprises ? Comment éviter les biais liés à une entrée par le point de vue des victimes ? Comment travailler sur des affaires qualifiées par les médias de « crimes rituels » ? Les affaires, les rumeurs, les procès appellent à penser par cas, en interrogeant les stratégies d'acteurs et le positionnement des institutions face à la sorcellerie.