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Il est des concepts qui semblent appartenir en propre à l’époque contemporaine et ils sont nombreux, parmi les spécialistes d’histoire, de politique et de littérature, à juger impensable, avant l’invention des médias de masse, toute velléité de contrôle de l’information, voire de manipulation de l’opinion publique, faute de moyens concrets pour y parvenir. Or, c’est faire abstraction des modalités antérieures à la disposition du pouvoir comme de ses adversaires, à travers ces rumeurs que l’on fait courir de propos délibéré, ces véritables foyers de propagande que sont, depuis le XIVe siècle, les États généraux et les chancelleries royales, ou ces instruments d’endoctrinement et de contre-pouvoir que constituent les libelles, pamphlets et brochures véhiculant des thèses religieuses assorties d’idées séditieuses. Sans prétendre déterminer un terminus a quo, et en admettant d’emblée que ces phénomènes puissent avoir existé bien en amont de la périodisation retenue – le règne des Valois –, et aussi, bien sûr, à l’extérieur de l’aire géographique où s’exerce l’influence du trône de France, cet ouvrage collectif se propose d’identifier des points de convergence entre les différents corpus examinés sous les regards croisés d’historiens et de littéraires, de manière à rendre compte de pratiques qui dépassent largement le cadre délibératif ordinaire.