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Le Shabbat est au cœur de la vie juive et il en est la spécificité. Commandement du Décalogue, cette célébration hebdomadaire affirme le dogme de la Création du monde et de la délivrance de l’esclavage en Égypte. Par là même, il constitue une butée à la domination du maître et un appel à la liberté. C’est ce que montre le psychanalyste Gérard Haddad. Paradoxalement, dans un monde antique esclavagiste, c’est un peuple d’esclaves affranchis qui porte l’étendard de cette proclamation et crée la semaine de sept jours qui rythme toujours nos calendriers. Il contribue donc à la structuration symbolique du temps et de l’espace. Le shabbat, temps libéré par Dieu, sanctifié, devient celui du plaisir (oneg) convivial de la table, mais aussi sexuel ; des plaisirs vécus enfin en pleine lumière et dans l’allégresse. En contrepoint de cette Tradition juive immémoriale, l’historien du christianisme ancien Didier Long, montre que Jésus était un juif shomer shabbat, gardien du shabbat, au cœur de sa pratique. Tout comme ses disciples Pierre, Jacques, Paul… Cette mémoire et cette observance du shabbat se poursuivra jusqu’au Vème siècle chez les chrétiens en Orient comme en témoigne une abondante littérature patristique. Avant que la fête païenne romaine du Jour du soleil, transformée en dimanche chrétien, n’oublie le shabbat juif, coté chrétien, pour des raisons avant tout politiques. Après la « chrétienté », les chrétiens ne devraient-il pas se souvenir à nouveau du shabbat demande Didier Long?