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Les auteurs proposent dans ce livre une généalogie des représentations de l'amour. Ils montrent que loin d'être un phénomène universel et atemporel, la conception moderne de l'amour est l'héritière inachevée d'une création culturelle, apparue en Europe au XIIe siècle : c'est à cette époque qu'est né l'amour-passion. " All you need is love ", chantaient les Beatles dans les années soixante, à l'époque où l'espoir de la révolution animait encore les jeunes générations. Aujourd'hui, cet espoir n'est plus de mise, et l'amour s'est rangé au niveau de la consommation. Quelque chose a fait crise, de façon irrévocable : le discours messianique de la modernité a perdu tout pouvoir. Pour comprendre cette crise et contribuer à ouvrir les voies de son dépassement, les auteurs proposent dans ce livre une généalogie des représentations de l'amour. Ils montrent que loin d'être un phénomène universel et atemporel, la conception moderne de l'amour est l'héritière inachevée d'une création culturelle, apparue en Europe au XIIe siècle : c'est à cette époque qu'est né, avec Abélard et Héloïse, puis avec les Cathares et les troubadours, l'amour-passion. Il ne s'agissait pas, comme on l'a souvent dit, d'une dérive mystique ou ascétique, mais bien au contraire d'une vision explicitement subversive : l'amour n'est possible que s'il refuse tout conformisme, toute institutionnalisation. Et c'est la négation de cette charge subversive, expliquent les auteurs, qui fut le fil conducteur reliant les conceptions dominantes de l'amour apparues depuis lors au fil des siècles : celle de l'amour-vie, modèle rassurant proposé par l'Église dès le Moyen-Age, celle de l'amour-mort des romantiques du XIXe siècle ; ou celle de l'amour libre des " émancipés " du XXe siècle. Pour Miguel Benasayag et Dardo Scavino, l'amour-passion peut être aujourd'hui l'un des vecteurs d'une nouvelle expérience de la vérité et de l'engagement, au même titre que la science, l'art et la politique.