Prix public : 19,00 €
Olivier Guland a longuement interrogé les idéologues et responsables frontistes, à commencer par Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret. Ce livre est le fruit de cette enquête. Il met à jour la centralité de la question juive dans l'histoire du Front national depuis sa création, en 1972. Depuis l'envol électoral du Front national en 1983-1984, jusqu'à la scission du parti, en janvier 1999, la place de l'antisémitisme dans ce mouvement a fait régulièrement la une de l'actualité. Mais elle semble avoir été jugée marginale, au regard du caractère antidémocratique du frontisme et du terrible racisme antimaghrébin qu'il sécrète. Au demeurant, les dirigeants lepénistes et mégrétistes récusent officiellement toute forme d'antisémitisme. Ils dénoncent l'attitude de la presse, qui chercherait à les " piéger " sur le sujet, afin de les discréditer, sans analyse sérieuse. Olivier Guland a décidé de les prendre au mot : il a longuement interrogé les idéologues et responsables frontistes, à commencer par Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret. Ce livre est le fruit de cette enquête. Il met à jour la centralité de la question juive dans l'histoire du Front national depuis sa création, en 1972. Il apporte de nombreuses révélations, des dessous de l'affaire du " détail " et de l'affaire Carpentras aux étranges relations nouées par les leaders du FN avec l'Irak de Saddam Hussein et... certains leaders juifs américains et israéliens. Il explore également la manière dont les Juifs français et leurs organisations ont réagi à la montée en puissance, puis à l'enracinement du FN. Un travail salutaire : en montrant que l'obsession du " complot mondialiste " - et de son responsable implicitement désigné, le Juif - est aujourd'hui encore au cœur des dogmes qui structurent l'extrême droite française, il met en garde contre les dangers de contamination de ce discours, au-delà des aléas électoraux. À l'heure où une préoccupation croissante, et légitime, se fait jour dans l'opinion face aux dégâts de la mondialisation, la lucidité s'impose contre la tentation de l'attribuer à quelque " chef d'orchestre clandestin ", au risque d'offrir un nouvel espace aux avatars contemporains, déguisés ou non, du fantasme antisémite.