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Une remise en cause argumentée des grands credos macroéconomiques, mais aussi géopolitiques, liés au développement. Dans la mondialisation contemporaine, où la compétition entre États-nations est sévère, pourquoi certains pays à revenu moyen décollent-ils alors que les autres stagnent ? Dans ce livre original, Luiz Carlos Bresser-Pereira montre que les premiers ? en particulier les pays asiatiques ? ont développé une stratégie de développement nationale (que l'auteur qualifie de " nouveau développementisme "), alors que les seconds tentaient d'appliquer les recettes du " consensus de Washington ". Dans l'optique du nouveau développementisme, explique l'auteur, l'équilibre macroéconomique, et notamment la préservation d'un taux de change compétitif, est essentiel. Pourtant, on observe dans la plupart des pays latino-américains une tendance à la surévaluation du taux de change, due en partie à des causes structurelles (dont la " maladie hollandaise ") et en partie à des politiques économiques inadaptées, comme l'appel à l'épargne externe. Dès lors, l'auteur préconise que les pays émergents rejettent l'ouverture financière, tablent sur l'épargne interne et s'efforcent de neutraliser la " maladie hollandaise ", afin d'obtenir un taux de change compétitif permettant une stratégie de croissance extravertie. Alors que l'hégémonie idéologique étasunienne ne semble plus pouvoir s'exercer comme dans les années 1990 et au vu des trajectoires exemplaires des États asiatiques, sans doute les autres pays émergents, notamment d'Amérique latine, peuvent-ils retrouver de nouvelles marges de manœuvre pour renouer avec la croissance.