Prix public : 24,00 €
À rebours des études qui analysent minutieusement les causes des départs, les bifurcations et les parcours des exilés pour comprendre s’ils sont des réfugiés ou des migrants, cet ouvrage pionnier dissèque l’institution qui les nomme, l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), depuis sa création en 1952. Son apport décisif est de montrer que la chute du taux d’accord est moins liée à la transformation des profils de demandeurs, à l’obsolescence de la Convention de Genève ou à la fin de l’indépendance des institutions qu’à un changement de subordination. À savoir le passage d’un assujettissement de l’asile aux politiques diplomatiques, marqué, dans le contexte de la guerre froide, par un taux d’accord élevé, à un assujettissement de l’asile aux politiques migratoires, marqué, dans le contexte de la construction de l’immigration comme problème, par un taux de rejet élevé.En s’intéressant aux acteurs du droit d’asile, à leurs profils, leurs trajectoires et leurs pratiques les plus quotidiennes, cet ouvrage nous offre une analyse du pouvoir d’État en actes à l’égard des étrangers. Il vient combler une lacune historiographique en proposant la première histoire des politiques d’asile en France.