EAN13

9782707322555

Éditeur

Les Éditions de Minuit

Date de publication

6 septembre 2012

Collection

Revue Critique

Nombre de pages

192

Dimensions

21,5 x 13,5 x 1,4 cm

Poids

212 g

Revue Critique 783-784

Collectif

Les Éditions de Minuit

Prix public : 14,00 €

La catastrophe semble faire partie de notre horizon d’attente et si le calendrier maya n’existait pas, il aurait fallu l’inventer pour habiller d’un peu de romanesque une angoisse diffuse, mais entretenue par des événements très concrets. Ces événements sont-ils véritablement devenus plus fréquents, plus dramatiques, plus dévastateurs ? Ou seulement plus visibles, justement parce qu’ils se découpent sur cet horizon d’attente ? Tremblements de terre, tsunamis, accidents nucléaires, inondations, chambardements climatiques : la planète, les corps, l’histoire même subissent des secousses incessantes. Chacune prise en particulier est plus ou moins bouleversante. Mais bouleversant à coup sûr pour la conscience contemporaine est le sentiment de leur multiplication et de leur enchaînement. La catastrophe, une idée neuve en Europe ? L’idée peut faire sourire. Le mot, après tout, date des Grecs. Dans l’Antiquité, Catastrôphè désignait déjà le renversement, le bouleversement, la fin – et en particulier celle de la tragédie. Deux bons millénaires plus tard, quand Littré compose son Dictionnaire, le sens n’a guère changé : renversement, grand malheur, fin déplorable – et bien sûr dénouement. Mais aujourd’hui ? La réponse ne se trouve pas dans les dictionnaires… Quand sommes-nous sortis de l’âge des désastres – celui de Lisbonne, en 1755, avait bouleversé les consciences européennes – pour entrer dans l’ère des catastrophes ? Avec l’arrivée des catastrophes dites industrielles ? Avec la théorie des catastrophes – dont c’est le quarantième anniversaire cette année ? Avec la déferlante des « films-catastrophe », qui ont envahi l’imaginaire mental des moins cinéphiles ? Faut-il pour comprendre ce « renversement » dans les têtes, nous tourner vers la science ou les millénarismes ? Vers les dangers réels ou les menaces fantasmagoriques ? Ce numéro de Critique tente de suivre toutes ces pistes à la fois. I. Les temps de la catastrophe Ronald de Sousa : Après la catastrophe Pierre Judet de la Combe : Tragédie et catastrophe Pedro Cordoba : Leçon marxiste des catastrophes Michaël Foessel : La raison de l’apocalypse Frédéric Lordon : Crise économique ? Jean-Michel Salanskis : Métaphysique mathématique Benoît Pélopidas : L’arrogance et la catastrophe Mathieu Potte-Bonneville : La catastrophe personnelle. Autour de Pierre Zaoui Jean-Pierre Dupuy : Entretien II. La catastrophe à l’œuvre Paolo Amaldi : Catastrophe et création : quelques rêves faits en Sicile Marc Cerisuelo : Ce que nous apprend Melancholia Thierry Hoquet : Cassandre à Sodome, ou la catastrophe homosexuelle Sophie Houdard : Épidémie, le monde à l’envers Romain Huret : Katrina, les eaux troubles de l’Amérique Marielle Macé : Sur La Fin dans le monde de Michel Deguy Cyril Neyrat : Cinéma-catastrophe Walter Siti : L’Aquila, deux ans après… Numéro dirigé par Françoise Balibar, Patrizia Lombardo et Philippe Roger.

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