Prix public : 20,00 €
Cet ouvrage retrace la vie et l'œuvre de Jules Laforgue, poète inclassable, météore lunaire mort à 27 ans. L'auteur des Complaintes (1885) est souvent rangé - le cimetière des poètes a aussi son cadastre - dans le mouvement symboliste ou décadentiste. Léon Guichard s'empresse avec raison de nuancer grandement cette affiliation. Car Laforgue, par la liberté de son vers (qui le rapproche de Rimbaud) et la singularité extrême de son style, nous échappe sans cesse. Sa mélancolie, si pathétique quand il chante l'ennui, se teinte d'une légèreté inattendue ou au contraire d'une rage sourde. Parfois, un humour de caricaturiste - que l'on retrouve dans ses dessins - pointe dans le fond de ses désolations : "ce sont, écrivit-il à sa sœur, surtout les saletés de la vie qui doivent mettre une mélancolie dans nos vers"... L'ouvrage de Léon Guichard, désormais classique, est comme une promenade à la fois légère et érudite aux côtés de Laforgue. À lire les dimanches, en écoutant "le désespoir du vent dans le grand bois jauni..."