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« Qu’était donc l’esclavage en Égypte ? Qu’est-ce qu’un état social qu’aucun mot ne nomme ou que tant de noms désignent sans jamais déceler son essence ? ». Cette interrogation embarrassée de Jules Baillet, après trois essais résultant d’une longue étude consacrée aux « noms de l’esclave en égyptien », menée entre 1905 et 1907, montre combien la nécessité de passer par les civilisations de l’Afrique noire pour bien comprendre celle de l’Égypte ancienne est fondée. C’est là une des rares convergences de vues entre certains égyptologues occidentaux (S. Sauneron, J. Leclant, N. Grimal notamment) et ceux de l’École de Diop (T. Obenga, A. M. Lam, O. Ndigi, E. M. Dème et tant d’autres). En effet, l’égyptologue est passé à côté d’un terme commun à l’égyptien et à certaines langues négro-africaines qui aurait pu le tirer d’affaire. Malheureusement, faute d’avoir cherché dans la bonne direction, il s’est donné beaucoup de peine pour un résultat décevant comme il le reconnaît lui-même par ce constat désabusé. Cet ouvrage, qui rassemble d’autres faits relatifs à l’esclavage, communs à l’Égypte ancienne et à l’Afrique noire, est peut-être celui dans lequel égyptologues et historiens de l’esclavage en Afrique noire trouveront, enfin, des éléments de réponse à la question de l’existence ou de l’inexistence de cette pratique sur le continent avant les traites arabe et atlantique. A.M. L.