Prix public : 33,30 €
Zola, Drucker, Gainsbourg, Sarkozy, Cardin mais aussi Badinter, Apollinaire, Stravinsky, Chagall, de Staël, Cavanna, Coluche ou Aznavour : chacun dans leur domaine, chacun à sa façon, ils portent l'esprit français, la culture, et participent à ce qu'on appelle l'identité d'une nation. Ils incarnent la France. Pourtant, ils ne sont pas nés français. Ce n'est qu'après de longues démarches administratives qu'ils le sont devenus, eux-mêmes ou leurs parents. Le public l'ignore souvent. Leurs enfants l'ont parfois occulté, tout occupés à se faire une place en France. Les archives nationales, elles, ont tout gardé, dans des chemises en carton au papier jauni, dans des milliers de boîtes, sur plusieurs kilomètres de rayonnages… C’est à une longue enquête de détective que se sont livrées les auteurs. Il a fallu véritablement exhumer ces trésors de papier, ces dossiers de naturalisation anonymes. Un fabuleux patrimoine où se racontent épopées intimes et aventures collectives au gré des ballottements de l'histoire. Les familles, que les auteurs ont rencontrées, n’en avaient jamais eu connaissance : Michel Drucker, Raymond Domenech ou Charles Aznavour ont ainsi été confrontés aux traces émouvantes de leur histoire. Lettres manuscrites, rapports de police, enquêtes administratives : chacun de ces dossiers se lit comme un polar. L’ensemble donne un ouvrage foisonnant, où les itinéraires personnels d’Offenbach, Cendrars, Vartan, Beregovoy, Goscinny, Uderzo ou Ionesco nous permettent de voyager dans l’histoire, du Second Empire jusqu'aux années 1960. Le parcours d’Apollinaire nous rappelle la Grande Guerre, où la nationalité se payait de son sang, par un engagement volontaire dans l’armée. Les itinéraires de Chagall et de Gainsbourg nous plongent quant à eux dans le passé sombre de Vichy, qui avait décidé, comme le révèle cette enquête, de les rayer de la communauté nationale. Les héros de ce livre étaient polonais, espagnols, russes, ukrainiens, argentins… Des réfugiés fuyant les persécutions, les guerres civiles ou la misère. En une génération, ces immigrés sont devenus « La France ». préfacé par Annie Poinsot, conservateur aux Archives nationales.