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L'ordonnance n°2021-1192 du 15 septembre 2021 portant réforme du droit des sûretés, prise en vertu de l'habilitation consentie au gouvernement par la loi PACTE du 22 mai 2019, intervient quinze ans seulement après celle n°2006-346 du 23 mars 2006 qui avait déjà ie même objet. Celle-ci n'a cependant eu qu'un objet limité aux sûretés réelles conventionnelles, laissant inchangés, faute d'habilitation suffisante, le cautionnement et l'ensemble des privilèges et autres sûretés légales. C'est cette fois un volet de 200 articles du Code civil qui fait l'objet d'une nouvelle rédaction. Les nouveaux textes sont entrés en vigueur, pour l'essentiel, le 1er janvier 2022. Un triple objectif était assigné au gouvernement, visé par la loi d'habilitation : améliorer la lisibilité des textes, pour certains encombrés d'archaïsmes et de dispositions devenues obsolètes, accroître leur efficacité sans réduire la protection des garants et renforcer l'attractivité du droit français en la matière par la simplification et la clarification du dispositif législatif. Il est permis de penser que ces objectifs ont globalement été atteints. Le droit du cautionnement est profondément réformé, simplifié et recentré dans le Code civil, moyennant abrogation de nombreuses dispositions dispersées dans d'autres codes, sans remettre en cause aucune des protections dont bénéficiait la caution. L'irritante mention manuscrite, page d'écriture infligée à la caution, est considérablement simplifiée. Quelques dérives jurisprudentielles sont corrigées. Le principe de proportionnalité est consacré et assorti d'une sanction moins radicale. Le droit des sûretés réelles, lui aussi recentré dans le Code civil, fait l'objet d'un sérieux toilettage, en particulier pour les privilèges et autres sûretés légales, non affectés par l'ordonnance de 2006, et dont le nombre est réduit. Le droit du gage, en particulier, fait l'objet d'un dispositif unique, substitué à divers gages particuliers. La sûreté réelle constituée par un tiers, naguère appelée "cautionnement réel", est dotée d'un statut particulier. Les anciens privilèges immobiliers spéciaux deviennent de simples hypothèques légales.