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Ce qu’on appelle ici le problème de l’amour pourrait, en termes abstraits, se formuler ainsi : Un amour qui ne soit pas égoïste est-il possible? Et s’il est possible, quel est le rapport de ce pur amour d’autrui à l’amour de soi, qui semble être le fond de toutes les tendances actuelles? Le problème de l’amour est donc analogue à celui de la connaissance; d’un côté l’on se demande si et comment l’être peut avoir conscience de ce qui n’est pas lui-même; de l’autre, si et comment l’appétit d’un être peut tendre à ce qui n’est pas son propre bien.<br />Si donc la conciliation de l’amour propre et du pur amour d’autrui était possible, il semble que c’est dans l’amour de Dieu qu’on devrait la trouver.<br />En présence du problème ainsi défini, deux conceptions de l’amour se partagent les esprits au moyen âge. La conception <em>physique</em>, d’inspiration gréco-thomiste, est celle adoptée par Hugues de Saint Victor et saint Bernard. La conception <em>extatique</em>, au contraire, anime la mystique du XII<sup>e</sup> siècle et pénètre l’école d’Abélard et la scolastique des franciscains.<br />La présente étude fait ressortir, à l’aide de textes particulièrement significatifs, les principaux caractères de ces deux théories médiévales de l’amour, et des spéculations systématiques qui dans le domaine philosophique ou théologique en sont issues.