Prix public : 33,00 €
Cet ouvrage porte sur l’auto-compréhension de l’homme moderne dans son rapport à la dimension de l’animalité. L’auteur part du statut paradoxal des discours philosophiques de la Renaissance et de l’Âge Classique sur la nature des animaux. Ce caractère paradoxal a été bien caractérisé par Pierre Bayle qui, dans l’article <em>Pereira</em> de son <em>Dictionnaire</em>, place son lecteur devant une alternative inconfortable entre les deux positions « extrêmes » que sont l’opinion « très dangereuse » de Montaigne (qui affirme la supériorité des animaux sur les hommes) et l’opinion « absurde » de Descartes (celle des animaux-machines). <br />L’auteur propose une analyse minutieuse des deux textes séminaux que sont l’<em>Apologie de Raimond Sebond</em> de Montaigne et la cinquième partie du <em>Discours de la méthode</em> de Descartes, en s’attachant tout particulièrement aux déplacements opérés dans ces textes sur le fonds légué par la littérature zoologique antique, d’Aristote à Pline, Plutarque et Élien. Il montre ainsi le lien des paradoxes du discours zoologique des Modernes à un paradoxe philosophique plus fondamental par lequel l’anthropologie moderne se trouve dégagée des ontologies scalaires traditionnelles pour constituer une champ autonome d’investigation. Cette libération a une conséquence importante pour les temps modernes : l’unité de l’homme n’est plus donnée dans un ordre prédéfini de l’être, mais constitue une tâche que l’homme doit accomplir, à la fois sur le plan éthique et sur le plan technique, en affrontant, dans une perspective d’immanence, le dualisme de la vie et de la pensée, du biologique et du noétique.