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“Toujours, dans toute proposition affirmative véritable, nécessaire ou contingente, universelle ou singulière, la notion du prédicat est comprise en quelque façon dans celle du sujet, <em>praedicatum inest subjecto</em>, ou bien je ne sais ce que c’est que la vétité.”<br />Parce qu’elles mettaient principalement l’accent sur les liaisons conceptuelles, les précisions de ce genre ont été interprétées comme autant d’indices permettant de reconstituer le contenu du prédicat de vérité à partir de présupposés cohérentistes. Dans le concensus qui s’est établi sur ce point, le rôle herméneutique très excessif accordé à la notion de système a eu une portée aussi considérable que le contenu des quelques textes généralement allégués. Si on admet, au contraire, qu’il y a bien une “doctrine leibnizienne de la vérité”, alors on est amené à inscrire la position de Leibniz dans le contexte du débat relatif à l’<em>adaequatio rei</em> et à souligner davantage ce qui l’apparente à une théorie de la vérité-correspondance.<br />Cet argument principal est soutenu par des analyses de détail dans la logique. Un attention particulière est apportée aux valeurs des variables du nouveau calcul, à la fonction du prédicat de possibilité, au problème relatif à la <em>constantia subjecti</em> et au statut des entités intensionnelles. L’image de l’ontologie leibnizienne s’en trouve modifiée et précisée : à la fois possibiliste et factualiste, elle est traversée de tensions importantes et occupe une place tout à fait singulière dans cette partie de la philosophie qui connaît aujourd’hui un si profond renouveau.