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Dépossédée par certains de tout magistère, du droit de juger et d’interpréter une parole révélée qui la dépasse, la philosophie demeure por d’autres hommes du Moyen Age parée de son antique prestige, et disposée à les conduire à la perfection de la vie humaine et au comble de la félicité. Dans l’écart ouvert par cette antithèse entre les deux figures de la servante et de la consolatrice, il y a évidemment place pour nombre de statuts différents accordés à l’activité rationnelle. A tel point qu’il est difficile, sinon impossible, d’en donner une description univoque et satisfaisante. On ne peut qu’œuvrer dans le particulier et montrer comment, au cas par cas, de la conceptualité est produite, par des individus dans des conditions historiques déterminées, notamment par des théologiens en situation de <em>devoir</em> élaborer ou affiner les instruments dont ils avaient besoin.<br />C’est dans cet esprit que les contributions ic réunies (avec deux éditions de texte) étudient ce que quelques penseurs médiévaux ont dit de la philosophie, ainsi que la philosophie qu’ils ont pratiquée. Ainsi, à défaut d’une introuvable définition unitaire et exhaustive de la philosophie au Moyen Agen, on espère confirmer encore une fois le caractère indispensable du détour par le Moyen Age dans l’etude de l’histoire de la philosophie.