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Nul ne lira un Traité aussi surprenant que le Traité des animaux de Condillac publié en 1755, un an après le Traité des sensations.
Dans un premier temps, il s’agit pour Condillac de sauver son propre système : puisque la sensation définit la base de la connaissance et du psychisme, comme l’animal en bénéficie (il voit comme nous), il faut lui réserver ce que l’homme en retire, et en conséquence, écarter les théories qui rabaissent l’animal (réduit à une pure machine).
Le second moment institue la comparaison entre l’homme et l’animal et défend l’idée d’une continuité entre eux : l’animal est susceptible de juger, de penser, de représenter, etc. C’est grâce au langage (les signes d’institution) que l’homme va pouvoir prolonger et dépasser l’animalité qui ne peut tabler sur des signes naturels – cris et gestes faiblement communicatifs.
Il faudra un long temps pour que soit emprunté pareil chemin (les Lorez, les von Frisch entre autres) et encore ces biologistes ne sont-ils allés qu’à la moitié du parcours condillacien.
Le Traité des animaux est donc un texte prémonitoire et décisif : il n’est plus nécessaire d’abaisser l’animal, afin d’élever l’homme, cesse l’opposition entre eux.