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« Même si elle tient à la fois de la poésie et du sermon, la République est avant tout un livre de philosophie ». Et Nettleship, un de ses plus grands interprètes, énonçait en conséquence ce principe de lecture : il faut voir comment Platon arrive à ses conclusions avant de commencer à les critiquer.
Dans les deux volumes présentés, ces critiques ne sont pas ignorées (elles sont parfois même reprises), pas plus que ne l’est le dur contexte historique ou biographique qui a environné la rédaction de l’œuvre, mais ce sont bien « avant tout » les questions essentielles soulevées par le texte et leurs difficultés qui sont abordées. Car la République n’a pas pour but d’exposer la théorie politique de Platon mais de réflechir philosophiquement sur la politique, ce qui a pour effet de modifier et d’élargir considérablement le sens de ce terme.
C’est ce que montre ce premier volume. Si la question est de savoir quel type de citoyens une cité doit former et quelle place elle doit assigner à ceux qui sont doués pour des tâches différentes, on voir en effet le lien étroit unissant les problèmes de l’éducation, la question de la nature de la justice dans la cité et dans l’âme et l’interrogation quant à la sorte de bonheur qu’une cité si rigidement hierarchisée peut apporter à ses membres.