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La réception du christianisme byzantin par l’Eglise catholique présente une sorte d’anomalie. Invoquant l’autorité de Thomas d’Aquin, les théologiens occidentaux rejettent généralement l’idée d’une distinction réelle entre l’essence et les énergies divines, tout comme la notion de grâce incréée, laquelle joue un rôle essentiel dans la vision de Grégoire Palamas (XIV<sup>e</sup> siècle). D’un autre côté, ces mêmes théologiens ont été nombreux à redécouvrir, durant la période récente, la pensée de Maxime le Confesseur (VII<sup>e</sup> siècle), voyant en celui-ci un génial précurseur de Thomas d’Aquin. Or que resterait-il de la doctrine de Grégoire Palamas sans le patronage de Maxime le Confesseur? Comment méconnaître l’un et reconnaître l’autre au nom du même Thomas d’Aquin? Ce qui vient ici au jour à travers l’étude des contextes et des enjeux doctrinaux, c’est la coexistence, jusqu’alors insoupçonnée, de deux représentations distinctes du rapport entre le créé et l´incréé. L’Occident latin et l’Orient byzantin n´en finissent pas de comprendre différemment cette foi qui leur est pourtant indiscutablement commune.