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En 1978, lorsqu’une première édition du présent livre ouvrage parut, l’intérêt du « magnétisme animal » restait encore largement à établir : à l’époque, on s’occupait surtout de la question de savoir dans quelle mesure le mesmérisme et l’hypnotisme avaient préparé, anticipé, ou contrarié la découverte de l’inconscient par Freud un siècle plus tard.<br />On verra sans peine ce que mon propos, dans l’étude qui précède cette réédition du <em>Magnétiseur amoureux</em>, doit au contexte de l’époque. Si, cependant, il ne m’a pas paru inutile de reproduire aujourd’hui cette étude vieille de vingt-six ans, c’est d’abord parce que je continue de penser que l’ouvrage qu’elle sert à introduire vaut d’être de nouveau rendu lisible. C’est aussi parce que j’y prenais le contre-pied de l’opinion régnante, sur deux points au moins : premièrement, que, dans cette affaire du magnétisme animal, les plus avisés n’étaient pas ceux qu’on croyait – à savoir, les mesmériens – mais leurs adversaires; deuxièmement, que, la polémique du magnétisme animal, telle qu’elle flambe dans la France pré-révolutionnaire des années 1780, est intéressante pour elle-même. Quand les théories sur lesquelles reposent les arguments échangés sont fallacieuses, infalsifiables, comment et pourquoi y a-t-il tout de même du mouvement dans cet échange, mouvement dont le livre de Charles de Villers peut être considéré comme un point d’aboutissement?<br />François Azouvi.