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Le présent volume, consacré aux émotions, s’attache à étudier un ensemble de phénomènes dont le traitement, souvent subordonné à celui de la passion, n’a peut-être pas reçu, pour lui-même, d’attention suffisante. Chacune des études présentées ici veut donc lui accorder une place première mais aussi revenir sur le jugement qui a souvent insisté sur le caractère irrationnel de l’émotion et qui par là même a conduit à la dévaloriser ou à ne poser, à travers elle, que le problème de la maîtrise des phénomènes affectifs. Les deux premières contributions (L. Mouze, C. Bégorre-Bret) montrent comment les analyses platoniciennes et aristotéliciennes relient les questions esthétiques et les questions relatives à l’éducation au statut que peut prendre cette notion. La troisième (S. Roux) s’interroge sur la place que les phénomènes émotionnels occupent dans l’âme selon Plotin. Un jugement trop rapide a fait croire que les émotions étaient reléguées, dans la pensée classique, au second plan. D. Kambouchner s’attache à montrer le contraire dans le cas de Descartes ainsi que L. Bove à propos de Spinoza. L. Jaffro restitue le cadre de l’analyse de cette notion dans les Lumières anglaises et le rôle moteur qui est le sien dans les processus de motivation. L’analyse kantienne de l’Anthropologie au point de vue pragmatique, qui fait droit aux émotions, est étudiée par Y.-J. Harder et B. Stiegler montre que certaines émotions, selon les analyses de Nietzsche, peuvent trouver leur place dans les processus de décision pratique. Le volume s’achève par une étude consacrée à Bergson dans laquelle A. Bouaniche montre l’importance de cette notion pensée comme force créatrice.