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Conçue comme histoire des états de la raison, l’histoire de la philosophie se présente généralement comme une suite féconde de réponses à un questionnaire variant, dans le meilleur de cas, selon les temps et les lieux. Pourtant, au long des siècles, la philosophie ne s’épanouit pas seulement dans le travail mental des ses adeptes. Elle est accompagnée, dès son début, par des actes et des gestes qui, loin de lui être accessoires, contribuent fondamentalement à la légitimation de son questionnaire inouï et déroutant. Sans la figure de Socrate et de ses quelques rares pairs, il n’y a pas de philosophie. La philosophie doit son existence autant à son questionnaire qu’à ces quelques personnages, dont les gestes fondateurs réapparaissent sous forme d’exemples plus ou moins codifiés et revalorisés selon les circonstances à travers les cultures et les siècles. La philosophie grecque tardive nous en a légué le monument exceptionnel dans l’œuvre de Diogène Laërce. Les Arabes y ont aussi puisé, tandis que la culture juive médiévale les évite, pour se concentrer davantage sur ses propres figures de sage. Le Moyen Âge latin se distingue à son tour par une véritable culture de l’exemple philosophique. Il ne faut donc pas attendre le premier humanisme de Pétrarque pour retrouver les exemples des philosophes, sous la plume de celui qui veut confronter son propre temps avec la provocation de la philosophie.