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L’<em>èthos</em> (caractère) apparaît dans la <em>Rhétorique</em> d’Aristote comme une notion hétéroclite. Désignant l’un des trois moyens de persuasion techniques (avec l’argumentation et les passions), il renvoie à l’image persuasive, vertueuse, que l’orateur doit construire dans son discours pour emporter l’adhésion de ses auditeurs; étudié dans le « traité des caractères » selon les âges et les conditions de fortune, c’est un outil d’analyse psychologique fondé sur le vraisemblable qu’on peut employer pour adapter son discours aux attentes d’un auditoire.<br />Devant les diverses tentatives des Antiquisants pour envisager l’<em>èthos</em> comme un concept univoque, cette étude part d’un double constat : la particularité sémantique du mot grec, qui procède à un découpage du réel ne coïncidant avec celui d’aucune autre langue, et la spécificité de la pensée aristotélicienne dont l’unité n’est pas celle d’un système. Cette étude se divise en trois moments. Une analyse linguistique et sémantique du mot <em>èthos</em> dans la littérature antérieure à Aristote se propose de cerner la singularité des emplois de ce terme dans la langue grecque. La « matrice » des significations d’<em>èthos</em> ainsi dégagée, on voit comment Aristote a recueilli cet héritage et donné à ce terme une précision et une spécialisation extrêmes. La dernière section consacrée à la <em>Rhétorique</em> étudie la façon dont Aristote a réinterprété la notion d’<em>èthos</em> telle qu’elle était définie et utilisée dans les autres traités pour l’adapter à la perspective propre de la rhétorique.