Prix public : 10,00 €
Le cinéma, à la différence de la philosophie, est un art d’images en mouvement, d’images qui changent notre perception du temps. C’est précisément aussi pourquoi il devait rencontrer les deux questions capitales de la philosophie occidentale : le mouvement et le temps. Les deux livres de Deleuze sur le cinéma, Cinéma I et Cinéma II, ne restituent pas une histoire du cinéma, ils ne constituent pas un traité sur le cinéma, ils tracent des zones d’interférences entre pratiques philosophiques et pratiques cinématographiques, ils dessinent des zones de convergence autour de concepts que le cinéma produit dans ses pratiques : « Une théorie sur le cinéma n’est pas “sur” le cinéma mais sur les concepts que le cinéma suscite » (Cinéma II). Ces livres sur le cinéma manifestent l’étonnante consonance des problèmes philosophiques et des visions cinématographiques, la présence singulière au cœur des théories et des films de questions qui n’appartiennent de droit à aucun genre parce qu’elles traversent plus ou moins tous les genres : idéalisme des affects, naturalisme des pulsions, réalisme de l’action, surréalisme de la vision, rapport du temps et du mouvement, du temps et de l’intemporel… Cela ne signifie donc pas que le cinéma fasse de la philosophie, mais que le cinéma concerne l’essence même de la philosophie parce qu’il rencontre dans ses pratiques le devenir même de la pensée occidentale.