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La « théorie de la double vérité » est désormais considérée comme une légende, créée par les théologiens médiévaux (qui l’auraient imposée à leurs adversaires « averroïstes »), entérinée par les censeurs en 1277 et en 1513, puis érigée en catégorie historiographique par les médiévistes de la fin du XIX<sup>e</sup> siècle. Mais quel a été le retentissement de cette « légende » au Moyen Âge et à la Renaissance? Est-il possible de trouver des penseurs médiévaux qui soutiennent que certaines propositions sont vraies pour la philosophie mais ne le sont pas selon la foi chrétienne, ou inversement? Est-il possible de trouver des textes médiévaux qui envisagent la possibilité de « deux vérités contraires » ou qui utilisent la formule duplex veritas? Si l’immense majorité des penseurs médiévaux et renaissants s’accordent pour déclarer que la vérité absolue est la vérité révélée, comment évaluent-ils les arguments philosophiques contra fidem? Et comment se conduisentils devant ces arguments? En explorant ces questions, la présente étude ne se contente pas d’examiner la position des protagonistes classiques de la controverse autour de la « double vérité » (de Thomas d’Aquin jusqu’à Pomponazzi et Cremonini), mais invite aussi à lire, dans une perspective novatrice, certaines pages de Marius Victorinus, Pierre de Rivo, Luther et des adversaires de Galilée.