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La notion de dignité humaine, étroitement associée à l’idée de nature humaine, soulève de nombreuses questions philosophiques et ses usages dans le domaine de la bioéthique et du biodroit suscitent des réserves ou des critiques justifiées. Il n’est pas rare qu’en dépit de son fréquent rapprochement avec l’autonomie kantienne, l’invocation de la dignité entre en conflit tant avec le respect des libertés individuelles qu’avec la reconnaissance de la diversité et du pluralisme. Prétendre y lire un fondement univoque et universel fait souvent le jeu implicite d’une tradition dans laquelle de nombreux philosophes, scientifiques et citoyens ne se reconnaissent pas. La définition de ce qui est indiscutablement contraire à la dignité humaine est un enjeu politique qui se dissimule comme tel et dont les attendus philosophiques, théologiques ou idéologiques sont rarement explicités. La diversité – naturelle, culturelle, technique… – est une valeur dont la reconnaissance a progressé au cours de ces dernières décennies. Bien des débats bioéthiques n’ont cessé de l’illustrer. Plutôt que de s’en désoler, il faut s’en réjouir, en veillant à ce que la diversité ne soit pas synonyme de discrimination. Les derniers chapitres soulèvent la question des limites de l’auto-diversification future de l’espèce humaine à l’aide de moyens technoscientifiques et pas seulement symboliques ou externes : des transgressions ou transcendances opératoires qui mobilisent nature et dignité humaines