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On a dit à juste titre du Discours sur les arts plastiques de Schelling qu’il était la chose la plus parfaite qui soit venue sous sa plume. Il est vrai que le brillant exposé que le philosophe présente le 12 octobre 1807 devant l’Académie des Sciences de Munich est le seul de ses textes dont on puisse affirmer qu’il accomplit l’idéal d’un jugement sur l’art qui soit en même temps une œuvre d’art. En montrant comment l’œuvre surgit des profondeurs de la vie pour devenir une authentique manifestation de l’absolu, il offre un prolongement original à la méditation sur la nature que Schelling développe depuis ses débuts philosophiques.
Depuis que lui est apparue la lumière de 1801, ce dernier entend en effet faire de la philosophie de la nature le fondement d’une métaphysique concrète sur laquelle appuyer toute une vision de l’histoire. Son effort pour transformer la métaphysique en une véritable science et pour l’ouvrir sur la vie et sur le mouvement de la société dans son ensemble, le conduit à en faire une notion immédiatement politique : sans elle, rien de grand ne serait apparu dans le monde. Le Discours sur les arts plastiques se rattache ainsi, par les réponses qu’il apporte au problème de la culture, aux deux autres brefs essais, Sur l’essence de la science allemande et la recension d’un ouvrage de Niethammer, dont nous joignons une traduction.